L'Avenir de Sembrancher

Quelques notes d’histoire

En cet an de grâce 2009 l’AVENIR fête cent ans d’existence, un siècle, elle a été la première fanfare du chef lieu. Son acte de baptême date du 10 janvier 1909 pour être précis.

Un siècle plus tard avec un millésime différent, elle ne mesure pas encore très bien le chemin parcouru, étonnée d’être si ancienne. Ils étaient 27 à porter sur les fonds baptismaux, si j’ose l’expression, la fanfare l’Avenir.

Son premier geste a été une souscription publique pour procéder à l’achat des instruments, la moitié des frais engagés furent ainsi couverts. Le drapeau bénéficia également d’une souscription qui en couvrit le prix d’achat.

27 musiciens, les instruments, le drapeau et la musique alors ? Il fallait tout apprendre et certains musiciens avaient plus de 20 ans ! Ils prirent des cours et ce furent deux Bagnards, Maurice Maret et Maurice Deslarzes qui initièrent les fanfarons de l’Avenir à la musique.

30 centimes la leçon !

Le plus étonnant c’est qu’outre la cotisation statutaire ce sont les musiciens eux-mêmes qui payaient une partie des honoraires attribués au directeur.

C’était 30 centimes, puis 20centimes la leçon, à raison de trois leçons par semaine. On notera pour la petite histoire que de sévères dispositions punissaient les absences et réprimaient l’insubordination !

Ainsi du 22 mai 1910, jour de sa première sortie officielle au Bouveret, au 9 et 10 mai 2009 où elle organise la 117ème édition du Festival de la FFRD du Centre, que de chemin parcouru et pourtant toujours le même idéal.

En 1934 l’Avenir rejoint la Fédération des fanfares villageoises du Centre aujourd’hui FFRDC.

Les deux guerres du siècle passé interrompirent momentanément son activité mais elle reprit du service aussitôt la fin des hostilités annoncées.

Les musiciens sont devenus aussi des musiciennes, une casquette les a identifiés vers 1950, puis trois costumes les ont habillés, les ouvertures d’opéras italiens ont fait place à des rythmes contemporains et aux comédies musicales.

Trois « grands » festivals marquèrent son existence quatre drapeaux aussi.

Des fêtes, des concerts, des voyages en Suisse et à l’étranger le dernier en 2008 à Poretta Termes près de Bologne, des échanges au travers des cantons, des animations musicales, en résumé une vie intense faite de musique et d’amitié.

Le local

Mais s’il fallait retenir un événement c’est bien celui survenu en 1959 lors de la construction de son local qui a mis l’Avenir dans ses murs.

Dans ce pays de propriétaires être chez soi c’est tout un symbole, mais c’est aussi des projets permanents pour améliorer une salle, la place qui l’entoure, louer l’espace, etc.

Bref l’Avenir a aimé être chez elle, même si parfois la Dranse est venue taquiner son patrimoine immobilier.

Puis soudain un projet routier s’est concrétisé. Il prévoyait ni plus ni moins que l’expropriation et la démolition du local quinquagénaire.

L’émotion fut grande.

Les uns s’en attristaient, d’autres constataient là une charge de moins, la musique est une chose et la gestion immobilière une autre.

Et puis la politique politicienne n’étant pas loin certains voyaient là le déclin de l’Avenir !

Finalement le prix d’expropriation fut correct, un local spacieux fut trouvé chez l’entreprise Biard ce qui permit au président Thierry Bessard de dire que le montant reçu permettra de payer la location pendant près de 40 ans !

Ainsi en 2015 avec près de quarante membres, la jeunesse étant le point dominant de l’Avenir, tous ces bouleversements sont de bonne augure pour le futur.

Le Grand Festival 2009 a été une étape importante dans cette volonté de maintenir et de cultiver amitié et musique parce que dans le fond la vie c’est aussi cet aspect-là aujourd’hui peut-être plus qu’en 1909.

On ne vient pas de si loin, de plus de cent ans, sans se dire que ces qualités ont vraiment une raison d’être et sont toujours un magnifique objectif de vie.


Adolphe Ribordy